Le nombre de sociétés à mission a quadruplé en un an
A l’occasion du salon Produrable 2021, la Communauté des Entreprises à Mission publie la troisième édition du Baromètre de l’Observatoire des Sociétés à Mission, référence des entreprises inscrivant leur mission dans leurs statuts. Deux ans après la loi PACTE, ce nouveau modèle d’entreprise engagée est porté par des entreprises toujours plus nombreuses.
Cliquez sur l’image pour télécharger le baromètre
Le mouvement de transformation des entreprises vers la qualité de société à mission prend toujours plus d’ampleur
Le nombre des sociétés à mission augmente à un rythme rapide depuis la promulgation de la loi PACTE (mai 2019). Alors que 44 entreprises étaient société à mission au 2e trimestre 2020, leur nombre a plus que quadruplé en un an, atteignant 206 sociétés à mission au 30 juin 2021. Au 2e trimestre 2021, cette croissance se poursuit à un rythme comparable à celui du 1er trimestre (+ 24 %).
Ce sont ainsi 500 000 salariés qui travaillent au sein d’une société à mission au 2e trimestre 2021. Un chiffre qui a plus que doublé depuis avril 2021.
Pour Emery Jacquillat, Président de la Communauté des Entreprises à Mission : « La confirmation de la dynamique des sociétés à mission en France observée par la Communauté des Entreprises à Mission est une très bonne nouvelle. A double titre. D’une part, ce mouvement de transformation des entreprises prenant de l’ampleur, c’est l’impact positif final sur la société qui en sera plus fort. D’autre part, l’expérience actuellement acquise par les sociétés à mission en France constitue un socle formidable pour le déploiement du modèle en Europe. C’est d’ailleurs dans cette perspective que la Communauté des Entreprises à Mission tiendra le Congrès Européen de la société à mission, avec une 1ère rencontre qui aura lieu le 1er décembre 2021 à Paris au CESE. »
Pour Olivia Grégoire, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable : « A l’aune des résultats du baromètre de l’Observatoire des sociétés à mission, je ne peux que constater et me réjouir d’une véritable dynamique. Si l’année 2020 a été celle de l’expérimentation, l’année 2021 est celle de l’amplification et du changement d’échelle du mouvement. »
Le portrait des sociétés à mission, deux ans après la loi PACTE
Une qualité adoptée par toutes les tailles d’entreprises. La répartition des entreprises selon leur taille est la même que lors du premier baromètre : les entreprises de moins de 50 salariés représentent 70 % des sociétés à mission. Si les microentreprises et les PME de moins de 50 salariés assurent la dynamique de la société à mission, les ETI et les grandes entreprises s’intéressent de plus en plus à ce nouveau modèle. Ces dernières ont constitué 17 % des nouvelles entreprises à mission du 1er semestre 2021, contre 7 % en 2021. Deux grandes entreprises se sont transformées au cours de ce trimestre : Vivalto Santé et Groupe La Poste. Elles rejoignent ainsi les six grandes entreprises déjà sociétés à mission. Trois ETI ont adopté la qualité de société à mission au 2e trimestre 2021 : Voltalia, Relyens et SOCAPS, ce qui fait un total de 18 ETI sociétés à mission. Voltalia est d’ailleurs la quatrième entreprise cotée ayant adopté cette qualité, après Danone, REALITES et Frey.
Une dynamique croissante en régions
Un rééquilibrage territorial des sociétés à mission est en train de s’opérer. Fin décembre 2020, les entreprises en régions ne représentaient que 38 % des sociétés à mission en France. La situation s’est inversée au cours du premier semestre 2021 : 62 % des nouvelles sociétés à mission sont implantées en dehors de l’Île-de-France. La dynamique est particulièrement notable dans les régions en tête du classement : Auvergne-Rhône-Alpes (11 %), Pays de la Loire (7 %) et la Nouvelle Aquitaine (7 %).
Les sociétés à mission sont majoritairement des entreprises de services
Le secteur des services reste le plus représenté et sa part augmente au 2e trimestre 2021 pour atteindre 83 % des sociétés à mission, contre 79 % au 1er trimestre 2021. Parallèlement, la part du secteur de l’industrie baisse légèrement, passant de 10 % au 1er trimestre 2021 à 7 % au 2e trimestre 2021. Trois entreprises du secteur du commerce font leur entrée parmi les sociétés à mission : Vranken Pommery, Greenweez, Il Était Plusieurs Fois.
Quand l’entreprise devient un projet collectif
La démarche de société à mission est presque systématiquement impulsée par le dirigeant de l’entreprise. Il s’implique au 1er plan dans la formalisation de la mission, qu’il élabore en étroite collaboration avec son équipe de direction générale, et qui devient le reflet de leur vision de l’entreprise. Dans la majorité des cas, la formulation de la mission est travaillée en interne, en y associant quelques salariés (55 %) ou en consultant une grande partie, voire l’ensemble des salariés de l’entreprise (46 %). Dans 56 % des cas, les actionnaires sont consultés en amont de la formulation de la mission. Enfin, une part croissante d’entreprises sollicitent les parties prenantes externes pour « challenger » leur mission, avec une proportion passant de 40 % à 44 % en un an.
Les enjeux sociaux plus présents que les enjeux environnementaux dans les missions
Les objectifs sociaux sont mentionnés par la quasi-totalité des entreprises (92 %), qui adressent particulièrement les enjeux sociaux internes et le bien-être des collaborateurs. 68 % des sociétés à mission quant à elles se sont dotées d’objectifs statutaires environnementaux, souvent macro, qui renvoient de façon générale à l’environnement et la planète. Seule une partie des sociétés à mission prend des engagements environnementaux plus spécifiques, tels les enjeux carbone (22 %), la gestion des ressources naturelles (13 %), le développement de l’économie circulaire (13 %), ou la protection de la biodiversité (12 %). Il s’agit d’ailleurs souvent et assez naturellement d’entreprises ayant des activités liées à l’environnement.
Le comité de mission : un nouvel organe de gouvernance plébiscité
La loi prévoit un mode de gouvernance de mission allégé pour les entreprises de moins de 50 salariés, avec le recours à un référent de mission. Néanmoins, 73 % d’entre elles ont opté volontairement pour la mise en place d’un comité de mission au sein de leurs structures. Ce nouvel organe de gouvernance mis en place par la loi PACTE est donc largement plébiscité par l’ensemble des sociétés à mission.
Outre les membres internes (dont un représentant des salariés obligatoire), 81 % des comités de mission intègrent une ou des parties prenantes externes. Leurs profils sont très diversifiés : experts et chercheurs sont les plus sollicités, ainsi que les clients, fournisseurs et la société civile.